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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 11:36

Dans mon milieu « Priez pour… » est une expression qui a cours. Tous les mercredis on est invité à prier pour quelqu’un, pour un événement, pour les jeunes (alors là on a tout dit…) et la machine aux « Je vous salue Marie » est lancée. La dernière fois, certaines étaient parties sur le « Je vous salue Marie » tandis que les autres l’étaient sur le « Notre Père », ça arrive, elles sont toutes sourdes… C’est le « Je vous salue Marie » qui a fini par gagner !

 

Vu d’en haut, ça doit être un drôle de kaléidoscope ! On sent une très grande diversité de démarche (rite rassurant, religiosité satisfaite, coutume d’une éducation qui a laissé des restes, moment qui permet de tuer le temps quelques minutes, ou acte de foi ?…). Je veux dire que cet acte de prière, respectable tel qu’il est, se veut communion alors qu’il est si disparate ! Je ne le perçois pas comme union dans une même foi, constructive d’une communauté croyante : je crois que c’est pour cette raison que certaines ne viennent pas parce qu’une telle y est ...

 
De même que les formes de prière utilisées me mettent mal à l’aise, comme s’il y avait un pouvoir spécial dans la répétition 3 fois de chaque invocation ou du « Je vous salue Marie » pour que ça marche… Et si jamais une animatrice n’est pas fidèle à ces formes, on est frustré, il y a toujours quelqu’un pour corriger ou ce n’est pas bon ! Pourtant je crois en la valeur de ces prières car elle tient à la valeur que Dieu leur accorde, et, comme elles sont, elles sont respectables, au delà de ces pauvretés bien humaines. Formules de prières, rites peuvent être bien utiles, mais la prière m’apparaît de plus en plus comme une humble et pauvre façon de se faire présent à Dieu.


la-priere.jpgDans la foulée des réflexions précédentes, la prière, par delà les formules et autres rites, m’apparaît comme une démarche d’abandon. Comme si on était poussé par un instinct de confiance en celui qui est source de vie, indépendamment de ce que l’on est invité à croire par les formations reçues. Sans pour autant les renier. Il s’agit plus d’une relation de confiance qui ne s’explicite pas nécessairement par des mots prescrits : imprécise dans ses demandes, en attente d’un bienfait qu’au départ on ne saurait qualifier…


Foi-Confiance, cet abandon serait-il l’une des manifestations de ce que l’on appelle le don de la foi ?… Serait-ce ce mouvement de l’âme qui me permet de dire, en pleine communion avec mes vieilles, le « Notre Père », alors que tant de choses nous séparent ou nous opposent dans nos croyances ?…

Fin

© Yves Guillon, 2010

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commentaires

D
<br /> Je viens de lire avec un très grand intérêt les commentaires d'Yves Guillon sur sa vie quotidienne aux Séquoias. Sa simplicité, son humour, l'attention permanente et respectueuse qu'il porte à ses<br /> compagnes et compagnons de la RPA m'ont enchantée et remplie d'admiration. Bravo et merci.<br /> <br /> <br />
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  • : Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e
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