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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 11:01

traduction d'un article de Wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Wilfred_Cantwell_Smith sur ce théologien protestant canadien par Marie-Claire Lefeuvre (Rambouillet, France)

W. C. Smith (21 juillet 1916 – 7 février 2000), professeur de religions comparées à Harvard, s’est interrogé sur la question de la validité du concept de religion dans son ouvrage important et nuancé : " La signification et la fin de la religion " (1962)

Sa vie et sa carrière

 

 

Né au Canada, à Toronto, il est le fils de Victor Arnold Smith et de Sarah Cory Cantwell et le frère puîné d'Arnold Smith. Il est reçu à l'Université de Toronto B.A. en langues orientales avec les honneurs en 1938. Après avoir vu sa thèse rejetée à l'Université de Cambridge à cause de sa critique marxiste de l'Empire britannique aux Indes, lui et sa femme Muriel Mackenzie Struthers passent plusieurs années en Inde (1940-1946) où Smith enseigne l'histoire islamique et indienne à l'austère collège chrétien de Lahore. En 1948 il obtient son Ph.D en Langues orientales à l'Université de Princeton, puis il enseigne à l'Université de McGill où il fonde l'Institut d'études islamiques en 1952. De 1964 à 1973 Smith enseigne à la Faculté de théologie de Harvard, puis à l'Université de Dalhousie à Halifax (NS), où il crée le Département (U.E.R.) des religions. En 1978 il retourne à Harvard, puis se retire à Toronto où il meurt le 7 février 2000.

Le sens et la fin de la religion 


Dans son ouvrage le plus controversé : " The meaning and end of religion " (Le sens et la fin de la religion), Smith soutient que la religion, telle qu'elle est maintenant comprise, plutôt que d'être, comme elle est communément perçue, une catégorie universellement valide, est une construction assez récente, spécifiquement européenne. Il démontre, chapitre après chapitre, qu'aucun des dits fondateurs des grandes religions du monde n'avait eu l'intention d'en créer une. En d'autres termes, aucun d'entre eux ne s'était proposé d'en créer une telles qu'elles se présentent aujourd'hui.

Smith concède une seule exception à cette vue d'ensemble : l'islam. Dans un chapitre intitulé : Le cas particulier de l'islam, Smith, lui-même un presbytérien ordonné pasteur à l'Eglise unie du Canada, dont la spécialité académique était l'islam, argumente que le Prophète aurait été, plus que tout autre, peut-être, très alarmé si on lui avait suggéré qu'il était en train de créer une nouvelle religion. En effet, Smith précise que les Arabes n'ont même pas de mot pour traduire, strictement parlant, celui de " religion " au sens où les Européens l'entendent ; le mot din, qui sert habituellement à le traduire, en diffère par nombre de ses significations majeures.


Smith suggère que les pratiquants de toute religion construite tout au long de l'histoire n'adhèrent pas complètement à elle sans avoir fait leurs les points de vue d'observateurs étrangers à leurs convictions pour prendre de la distance avec leurs propres croyances. Le mot " religion " dans le sens qu'il a maintenant, est le produit, selon Smith, à la fois de la politique et de l'apologétique :


La religion de tout un chacun pourrait être la piété et la foi, l'obéissance, l'adoration, et une certaine conception de Dieu. Une religion qui nous lèse est un système de croyances ou de rituels, un modèle impersonnel et abstrait d'éléments perceptibles. Toutefois une critique s'en suit. Si notre propre religion, ou toute religion, est attaquée par des incroyants, par des indifférents, qui, en la conceptualisant, la schématisent obligatoirement, tout un chacun tend à venir à la rescousse de ce qui est attaqué ; c'est ainsi que ceux qui sont attachés à une croyance, tout particulièrement ceux qui la défendent rationnellement, utilisent la même méthode théorique, au point de vue extérieur, que leurs opposants. La religion, en tant qu'entité systématique, comme elle a émergé aux 17e et 18e siècles, est un concept au service de la polémique et de l'apologétique. "(édition d'origine en anglais, p. 43).


Après une étude étymologique du mot " religion " (en latin : religio), Smith prétend que ce mot, qui d'abord et pendant des siècles a révélé une attitude de l'homme dans sa relation à Dieu (p. 26), a conceptuellement dérapé et en est arrivé à signifier un " système de croyances et d'observances " (p. 29), une tradition historique qui a été institutionnalisée par un processus de réification. Là où le terme religio signifiait une piété personnelle, la " religion " fait référence à une entité abstraite (ou à un signifiant transcendantal) dont Smith affirme qu'il n'existe pas.


Smith soutient que ce terme trouvé dans les œuvres de Lucrèce et de Cicéron fut intériorisé par l'Eglise catholique, par le biais de Lactance et d'Augustin. Au Moyen Age il fut supplanté par le mot " foi ", que Smith préfère par contraste. A la Renaissance, par les œuvres du chrétien platonicien Marsile Ficin, le terme  " religio " redevint populaire ; on en retint l'emphase originelle dans la pratique personnelle, même dans " L'Institution de la religion chrétienne "(1536) de Jean Calvin. Pendant le 17e siècle des débats entre catholiques et protestants, la religion commence à signifier un système abstrait de croyances, spécialement quand il s'agit de mettre en relief des doctrines opposées. Avec les Lumières ce concept se réifie de sorte qu'Hegel, au 19e s. définit la religion comme une " marque ", " une idée transcendante qui subsiste par elle-même et qui se déploie elle-même en une expression dynamique dans le cours de l'histoire toujours changeante...quelque chose de réel en soi, une grande entité avec laquelle l'homme doit compter, un quelque chose qui précède toute sa manifestation historique " (p. 47)


Smith conclut son travail étymologique en affirmant que maintenant le mot religion a quatre significations : 1) la piété personnelle ; 2) et 3) " un système ouvert de croyances, de pratiques, de valeurs en relation avec le temps et la place de la communauté religieuse Le terme se divise en deux significations : a) la religion " idéale " du théologien, et b) le " phénomène empirique " de la tradition vécue ; et 4) une somme générique, ou une catégorie universelle, enfin la religion en général. (p. 48-9)

" La signification et la fin de la religion " (1962) reste l'ouvrage le plus important de Smith. L'écrivain qui, en retour, a adopté et appliqué le plus vigoureusement l'emphase de Smith est la religieuse Karen Armstrong [note de la traductrice : anglaise née en 1944, religieuse catholique, puis auteur et conférencière. Elle compare et rapproche les religions.] (21 juillet 1916 - 7 février 2000), professeur de religions comparées à Harvard, s'est interrogé sur la question de la validité du concept de religion dans son ouvrage important et nuancé :

Voir la bibliographie sur le site de Wikipedia en anglais
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